Produit de Construction Écologique pour un Environnement Sain
Pour reconnaître un produit respectueux de la santé et de l’environnement, les institutionnels et professionnels ont développé des outils d’évaluation (analyse de cycle de vie ou ACV) ainsi que des marquages adaptés.
1- Naturel ou sain
Véritable engagement ou simple effet d’annonce, le caractère « naturel » d’un produit de construction demeure difficile à appréhender pour le non initié. Et pour cause, la frontière entre produit naturel et non naturel est paradoxalement très floue. Prenons l’exemple des isolants, une grande famille de matériaux qui rassemble les isolants minéraux (laine de verre, laine de roche), plastiques (polystyrène expansé ou extrudé, polyuréthane…) et depuis quelques années les isolants d’origine végétale et animale (lin, chanvre, liège, fibres de bois, laine de mouton…).
Si ces derniers bénéficient d’une aura plus écologique que les autres, c’est oublier qu’ils sont dans le cas des produits végétaux issus de cultures intensives, mettant en œuvre des intrants chimiques (engrais, pesticides). Par ailleurs, pour améliorer leur résistance aux attaques biologiques et à l’eau, certains font l’objet de traitements. Les isolants plastiques sont pour leur part fabriqués à partir de dérivés pétroliers, ressource naturelle si tant est, mais nécessitent une forte énergie de transformation.
2- ACV et FDES
Plutôt que de parler de matériau naturel, les professionnels du bâtiment préfèrent mettre en avant l’impact environnemental et sanitaire des produits. La démarche est nouvelle et s’appuie sur un bilan environnemental du produit que l’on appelle une analyse du cycle de vie (ACV). Celle-ci est réalisée à la demande d’un fabricant et prend en compte les cinq grandes étapes de la vie d’un produit : sa production, son transport de l’usine jusqu’au chantier, sa mise en œuvre, sa vie en œuvre et sa fin de vie. A chaque étape est réalisé un inventaire de l’énergie et des matières premières consommées, renouvelables ou non renouvelables, des déchets produits, des émissions dans l’air, l’eau et le sol…
Les résultats de ces études sont regroupés sous forme de fiches (FDES-Fiches de déclaration environnementale et sanitaire) et consultables sur le site Internet de la base INIES. Pour l’heure, 500 références commerciales sont concernées. Difficilement exploitables par le grand public, elles pourraient aboutir à l’étiquetage des produits concernés, ce qui offrirait une plus grande lisibilité pour le consommateur.
Substances chimiques sous surveillance
Entrée en vigueur le 1er juin 2007, la nouvelle réglementation européenne sur les substances chimiques « REACH » a pour objectif de mettre en lumière les substances les plus préoccupantes pour la santé humaine afin de les abandonner. Elle oblige les industriels à fournir des évaluations des caractéristiques toxiques de tous les produits introduits sur le marché avant 1981, les produits fabriqués après cette date faisant déjà l’objet d’une telle mesure. On estime à 30 000 le nombre de substances ainsi concernées.
3- Un effort soutenu
Parallèlement à cette démarche, il faut signaler les efforts importants entrepris par l’ensemble des filières du bâtiment pour réduire les effets de leur production sur la santé et sur l’environnement. Des progrès significatifs ont notamment été réalisés dans le domaine des revêtements intérieurs pour réduire l’émission de polluants à l’intérieur des locaux (formaldéhyde, benzène, trichloréthylène, naphtalène…).
De nombreux solvants utilisés dans les peintures, les colles, les moquettes, les textiles ont ainsi été réduits ou remplacés par des produits moins nocifs. Pour l’intérieur, les peintures en phase aqueuse se généralisent en même temps que l’on redécouvre les anciennes techniques à la chaux. On trouve par ailleurs des produits de traitements aqueux pour le bois, pour le béton…
Plusieurs certifications permettent de mettre en évidence les produits les plus respectueux de l’environnement et de la santé : l’Ecolabel européen, la Marque NF Environnement (peintures, vernis, sols), l’Oeko-Tex Standard (revêtements textiles), le label Gut (moquettes), les certifications CTB P+ et CTB B+ sur les traitements du bois…
Qu’est-ce que la teneur en COV ?
Les peintures dites « naturelles » ou « écologiques », ont fait leur apparition dans tous nos rayons de magasins de bricolage. Pour savoir si elles sont respectueuses de l’environnement il faut se référer à leur contenance en solvant. On la mesure par la teneur en COV (Composé Organique Volatile). Une directive européenne est en place depuis janvier 2007 déterminant des seuils par catégories de produits, fixés par exemple à 75 g/l pour une peinture mate en phase aqueuse pour intérieur. Plus restrictifs encore, les seuils prévus pour 2010, il est fixé à 30 g/l pour cette même peinture. Fort heureusement nombreux sont les fabricants qui développent de nouveaux produits directement conformes à la directive 2010, plus drastique encore.